Le basket chablaisien en fête, la coupe de Suisse s’invite au Reposieux

Texte et interview, David Chappuis

14 avril 2007, ce jour-là le BBC Troistorrents et le BBC Monthey jouaient pour la dernière fois une finale de coupe suisse le même jour, c’était à la salle Ste-Croix, un autre temps, une autre époque. Depuis, les Chorgues en disputèrent deux autres (2008-2009) et les Montheysans trois (2011-2012-2017) avec à chaque fois une défaite pour les deux clubs. Douze longues années plus tard, ceux-ci auront à nouveau l’opportunité de goûter aux joies d’une finale « ensemble ». Toutefois, pour y parvenir, la mission risque de s’avérer compliquée mais pas du tout impossible. Point commun pour les deux formations, avec Fribourg et Genève elles affronteront les leaders de leurs championnats respectifs. Face à Elfic, Troistorrents aura une équipe invaincue depuis le 5 mai dernier soit 16 matchs d’affilée et qui reste sur un triplé historique l’an passé. Les Chablaisiens du bas vont, quant à eux, accueillir des Lions qui ont faim de titres après une saison 2017/2018 vierge de tout trophée. Mais les hommes de Manu Schmitt, enfin presque au complet, possèdent de solides arguments pour faire plier l’impressionnante armada genevoise. A quelques heures de cet après-midi de basket régional et de belles luttes en perspective, les deux capitaines livrent leurs impressions.

Pour cette ½ finale, Troistorrents va devoir s’exiler au Reposieux à Monthey. Dans votre esprit qu’est-ce qui prédomine, le fait de ne pas jouer dans votre salle ou que ce sera quand même une belle fête du basket chablaisien ?

Katia Clément : Cela fait un certain temps que nous savons qu’une potentielle demi-finale se jouerait à Monthey. Moi dans mon état d’esprit je me suis dit qu’on jouera au Reposieux, c’est comme ça c’est la vie on ne peut plus rien changer. Je préfère aller de l’avant tout en souhaitant qu’un maximum de gens soient là pour nous soutenir et que ça soit une vraie fête du basket.

Le tirage au sort ne vous a pas gâté en affrontant Elfic Fribourg l’ogre du championnat. Personnellement, de quelle façon allez-vous préparer ce match dans quel état d’esprit se trouve l’équipe ?

Depuis qu’on a pris connaissance du tirage, ce match contre Fribourg est omniprésent dans nos têtes car pour nous ce sera déjà une finale avant l’heure. Notre but est de continuer comme on a l’habitude de fonctionner car finalement c’est une formule qui nous convient très bien ces derniers temps. Il faudra juste rester concentré car il y aura du monde, du bruit, le match à la TV et nous devrons être prêtes à réagir à cette pression. En ce qui me concerne, je ne changerai rien je resterai dans ma routine parce que c’est ça qui me convient et qui fera que je serais prête le jour J.

Les dirigeants ont choisi de ne pas engager une étrangère supplémentaire en prévision de cette rencontre voir pour le reste de la saison. Bonne ou mauvaise idée selon vous ?

Le choix et la réflexion de prendre une étrangère, c’est bien évidemment une question qui s’est posée. Nous avons un groupe qui est relativement complet et auquel le comité, le club et moi-même avons confiance. Pour moi à quelques jours de la finale, la question ne se pose plus même si on a le droit à trois étrangères et que nous n’avons qu’une. Mais je le répète, j’ai confiance en ce groupe et en mes coéquipières.

Pensez-vous avoir les armes nécessaires pour battre cette équipe fribourgeoise invaincue depuis le 5 mai dernier et quelles seront les clés pour y parvenir ?

Nous devrons absolument limiter le rayonnement de leurs trois pièces maîtresses à savoir les deux étrangères et Marielle Giroud voir encore Nancy Fora. La clé principale sera d’être performante défensivement car en attaque on sait qu’on n’a pas un énorme potentiel. Mais si nous réussissons à rester concentré en défense on sera forcément plus libéré offensivement. Dans ce cas la victoire sera possible.

Le BBC Monthey-Chablais n’a pas été épargné par les nombreux pépins physiques depuis le début de la saison, avez-vous une explication à toutes ces blessures ?

Marin Bavcevic : Je n’ai pas vraiment d’explications. Vous savez dans le sport de haut niveau, il est normal d’avoir des blessures, cela fait partie d’une saison et ça arrive à tout le monde. A Monthey,  il y en a eu aussi les années précédentes et malheureusement souvent quand il y a un ou deux blessés, certains doivent plus jouer pour compenser et donc susceptibles d’être à leur tour touchés.

Malgré cela, êtes-vous satisfait de la saison de l’équipe jusque-là, et qu’est-ce que vous retenez de positif ou négatif ?

On ne peut jamais être vraiment entièrement satisfait surtout si on n’a pas toutes les victoires que l’on aurait souhaitées. Nous avons eu pas mal de défaites à domicile qu’on aurait voulu éviter, c’est le point négatif. A Neuchâtel en coupe, on a prouvé qu’on pouvait être une équipe soudée, capable de bien jouer ensemble. En championnat, nous restons sur une bonne dynamique avec deux succès de suite ce qui est positif avant d’affronter Genève. On aurait pu faire mieux mais aussi faire pire mais je pense qu’il faut se satisfaire de notre parcours. Nous sommes en ½ finale de coupe et bien placés pour le top 6 et les play-offs.

Personnellement, de quelle façon allez-vous préparer ce match, dans quel état d’esprit se trouve l’équipe ?

Nous allons certainement jouer le match le plus important de notre saison. Par conséquent, il est normal qu’on en parle entre nous et qu’on y pense. Même si on prend les matchs les uns après les autres, celui-ci est dans notre tête depuis un moment. L’état d’esprit est positif et on si on s’ entraîne, et on pratique ce sport c’est pour vivre ce genre de match et jouer des finales.

Comme votre voisin Troistorrents, vous allez affronter le leader du championnat pour ce qui sera sans doute le match de l’année. Pensez-vous que Monthey possède les armes nécessaires pour s’imposer quelles seront les clés pour y parvenir ?

Oui je pense que nous avons les armes pour battre Genève mais pour y parvenir il nous faudra faire le match presque parfait. Nous affronterons un adversaire qui avec Fribourg est l’un des meilleurs du championnat. Ils l’ont prouvé depuis le début de la saison, c’est une équipe en confiance qui a déjà remporté un trophée. Il faudra répondre au défi physique imposé par Genève qui a des joueurs puissants et athlétiquement forts.

Selon vous, une élimination à ce stade de la compétition aurait-elle un impact sur la suite de la saison ou il y aura encore d’autres défis à relever ?

Quelle que soit l’issue de cette rencontre, il y aura d’autres défis à relever. Il restera encore beaucoup de matchs dans ce deuxième tour plus encore le troisième et les play-offs donc tout sera possible. Mais j’avoue qu’un succès contre Genève rendrait la fin de saison plus intéressante et passionnante. Nous aurions cet objectif du 27 avril et oui ce serait une réelle source de motivation supplémentaire, il ne faut pas se le cacher.