Dossier coupe de Suisse : les deux capitaines se livrent

Jonathant Dubas tente de passer Marko Mladjan. Les deux hommes vont se retrouver demain.
Jonathan Dubas tente de passer Marko Mladjan. Les deux hommes vont se retrouver demain.

Texte et interview, David Chappuis

Absent de la compétition depuis 2012, le BBC Monthey retrouve dame Coupe et tout ce qu’elle engendre comme surplus de passion, d’émotions et d’adrénaline. Cinq longues années d’infidélité que le club chablaisien et son nombreux public coloré et bruyant veulent effacer depuis la qualification du 14 janvier dernier. Pratiquement trois mois durant lesquels cette journée du 8 avril aura été cochée maintes fois en gras majuscule sur les agendas des supporters. Plus l’évènement approche plus il obsède et hante les esprits des passionnés montheysans de la sphère orange. En ville, au café du commerce, une date est sur toutes les lèvres, celle de la finale de la coupe de Suisse. Bien installé dans le haut du classement depuis longtemps, le BBCM est donc attendu au tournant par ses fans, eux qui se verraient bien fêter un troisième trophée samedi soir sur une place Tübingen que l’on espère noire de monde ou plutôt jaune et verte. Deux joueurs ont déjà goûté à la magie de la coupe montheysanne. Steeve Louissaint et Jonathan Dubas faisaient partie de l’épopée 2011 et 2012. Malgré les deux défaites contre Lugano, ils ont gardé en mémoire de beaux souvenirs. Adversaires cette année, ils n’en demeurent pas moins amis et nous parlent du passé mais aussi du futur proche de cette attendue finale. Lequel des deux soulèvera la coupe ? Réponse samedi soir vers 20h00.

Malgré les blessures, Monthey et Genève sont restés dans le top 4. Comment jugez-vous les performances de votre équipe jusque-là et plus globalement le niveau du championnat ?

Jonathan Dubas : nous avons réalisé une bonne saison jusqu’à présent. Avec tous les pépins physiques qui se sont enchaînés, nous sommes quand même restés deuxième. Il y a quelques temps lorsque l’on m’avait demandé s’il fallait tirer la sonnette d’alarme, je répondais non car nous avions une marge. Celle-ci nous a permis de ne pas chuter trop bas au classement. Dans l’ensemble, je suis plutôt content d’autant plus que notre période de blessure semble passée. Le championnat est bon avec 5-6 équipes qui se détachent dont Bâle qui fait une saison très correcte sans oublier les anciens néo-promus comme Swiss Central qui a réussi à élever son niveau.

Steeve Louissaint : nous avons eu également beaucoup de blessés depuis le début de la saison, cela a eu forcément un impact sur nos performances à savoir des hauts et des bas dans nos résultats. Nous avons été capables du meilleur en allant gagner à Fribourg par exemple comme du pire en frôlant la défaite à Winterthour. Nous avons clairement un championnat à deux vitesses avec un écart entre les premières équipes et le reste.

Sur un plan plus personnel, êtes-vous dans l’ensemble satisfait de votre saison et dans quel état d’esprit allez-vous aborder cette finale ?

J. D. : je suis relativement satisfait de mes performances même s’il ne fallait pas viser trop haut car en revenant de blessure je ne pouvais pas m’attendre à un miracle. J’ai fait quelques bonnes prestations comme à la SBL cup notamment, cela m’a fait beaucoup de bien. J’avais vraiment besoin d’un match référence car j’étais trop inconstant depuis le début de la saison. Pour la finale de samedi, je me sens bien même si depuis tout petit j’ai toujours abordé ce genre de rendez-vous de manière pessimiste en pensant que je vais perdre. Une sorte de rituel pour éviter de dire on va gagner car souvent c’est le contraire qui se produit.

S.L. : même si je peux toujours faire mieux, je pense avoir été plutôt bon avant ma blessure. J’ai très bien travaillé défensivement tout au long de la saison et je me sentais bien sur mes jambes. En attaque je suis satisfait même si j’aimerais être plus agressif. Dans l’ensemble je suis content bien que je sois toujours un éternel insatisfait. Mon état d’esprit est super positif, c’est que du bonheur. J’aborde ce match comme les autres finales, relax.

Vous avez déjà vécu deux finales de coupe avec le BBC Monthey (2011 et 2012) malheureusement toutes perdues. Malgré cela, quels sont les souvenirs que vous garderez de ces deux matchs, y en a-t-il un qui vous plus a marqué ?

J.D. : je n’ai joué que la finale de 2012 alors forcément les souvenirs viennent de ce match-là. J’avais défendu dur sur Abukar ce qui était très bien pour ma deuxième saison au plus haut niveau. C’est vraiment cela que je veux retenir. Après globalement, je l’ai toujours dit, j’étais très satisfait du niveau de jeu que nous avions eu durant ces deux finales. Nous affrontions le grand Lugano de ces années-là et nous aurions dû, à en croire les pronostics, prendre 20 points à chaque fois.

S.L. : je garde vraiment de merveilleux souvenirs de ces deux finales. Et dire que sans une erreur arbitrale énorme nous aurions gagné la coupe en 2011. Notre qualification en demi contre Fribourg à Monthey fut un moment inoubliable pour moi. En sortant des vestiaires, la salle était déjà pleine et le public nous avait applaudi durant tout l’échauffement, cela m’a marqué. Nous n’étions pas favoris pour ces finales mais avec beaucoup de cœur et d’énergie nous avons failli remporter les deux matchs.

Partenaires au BBCM et en équipe nationale, vous serez cette fois-ci adversaire pour la première fois en Finale de coupe suisse. Quels sont les qualités et défauts de l’autre sur un terrain ?

J. D. : Steeve est un vrai combattant qui donne tout sur un terrain ce qui est très important dans ce genre de match où tout se joue souvent à l’envie. Il est capable d’évoluer sur les postes 1 et 2 tout en étant présent pour ajouter ce petit truc qui manque à son équipe. Il parle beaucoup et encourage sans cesse ses coéquipiers. Son défaut ? Il lui arrive d’être un peu trop émotif.

S. L. : c’est un gars qui amène énormément d’énergie, il se bat sur tous les ballons et n’hésite pas à aller au combat dans la raquette, aux rebonds. A contrario, cela peut devenir un défaut car il n’arrive pas toujours à canaliser son énergie, tellement elle est importante. Jonathan a le défaut de ses qualités et ça peut se retourner contre lui.

Monthey et Les Lions de Genève se connaissent très bien. Quels seront, à votre avis, les clés de cette rencontre pour pouvoir l’emporter et soulever la coupe.

J.D. : Il y en a plusieurs, mais tout dépendra de l’effectif que Genève aura choisi. Mis à part ça, on devra exploiter au maximum leurs lacunes. Je pense que nous avons une équipe plus complète qui peut proposer tous les styles de jeu. Selon moi leur grosse faiblesse c’est la distribution où ils n’ont pas de deuxième meneur très solide. Tactiquement les deux équipes se connaissent et n’ont plus grand-chose à apprendre l’une de l’autre, ça se jouera à l’envie surtout.

S. L. : premièrement je pense que le match n’aura pas lieu que sur le terrain mais aussi dans les gradins avec le nombreux public attendu. A ce propos un clin d’œil aux supporters montheysans, essayez de ne pas faire trop de bruit (rires.). Plus sérieusement, la clé sera pour nous de contrôler Jordan Heath et Markel Humphrey. Il sera essentiel de réussir à le faire pas comme à Montreux où nous n’avions pas su les arrêter.

Les deux équipes se retrouveront le 15 avril au Reposieux. Selon vous, l’issu et le résultat de cette finale aura-t-elle une influence sur le duel en championnat et à court terme sur la fin de saison ou est-ce un match à part ?

J. D. : Non, c’est un match à part même si le perdant de cette finale aura sans doute un peu plus les crocs pour le prochain duel du 15. Maintenant je parle pour moi après Genève je ne sais pas par contre connaissant Steeve pour lui il risque d’y avoir une influence pour la suite (rires.). Ça pourrait peut-être ajouter un peu d’énergie en plus mais pas trop.

S.L. : sur la fin de saison cela pourra peut-être avoir un impact voir un ascendant psychologique en fonction du résultat surtout pour les play-offs. Par contre, le match de championnat je n’y pense pas du tout, pour l’instant je n’ai que la finale en tête.