Pour aller en demi-finale, le BBC Monthey-Chablais devra faire mentir les statistiques

Par Adrien Délèze 14.05.19, 05:30, Le Nouvelliste 

Mardi soir à 19 h 30, les Sangliers tenteront de composter leur ticket pour les demi-finales en soignant un bilan à domicile peu reluisant et en obtenant un troisième succès de rang face à Massagno.

Vu de l’intérieur, difficile d’imaginer que la plupart des clubs de l’élite du basket suisse jalousent le Reposieux. Mais, la salle montheysanne – malgré sa vétuste infrastructure – possède une véritable «âme», un atout que nombre de ses adversaires lui envient.

«Dans le basket suisse, tout le monde en parle», confirme Marin Bavcevic, capitaine du BBC Monthey-Chablais. «Je suis déjà venu ici en tant que joueur de l’équipe visiteuse et c’est une salle qui est crainte ou appréciée pour son ambiance et pour la ferveur de son public.»

Pourtant, depuis le début de la saison, les statistiques sont loin de parler en faveur des Sangliers, lorsqu’ils évoluent dans leur antre. Championnat et play-off compris, les Montheysans affichent un bilan comptable de six victoires pour huit défaites au Reposieux. Alors que loin de leurs terres, ils inversent cette tendance avec huit victoires pour six défaites.

« J’ai toujours connu Monthey ainsi, débordant d’envie à domicile. », JONATHAN DUBAS, JOUEUR DU BBC MONTHEY

DU LAXISME DANS L’AIR

Pour expliquer ces contre-performances «à la maison», Patrick Pembele, entraîneur des jaune et vert, n’avance qu’un seul et même mot: le laxisme. «C’est notre grand défaut cette saison. Nous sommes souvent en difficulté au niveau de la constance et de la concentration que ce soit d’un match à l’autre ou d’un quart à l’autre.»

Tant et si bien que ses hommes se sont pris les pieds dans le tapis plus souvent qu’à leur tour lorsqu’ils évoluaient au Reposieux; Boncourt, Massagno ou Vevey peuvent en témoigner.

Après avoir disputé son premier match de la saison devant le public chablaisien – ce samedi dans l’acte III des quarts de finale – Jonathan Dubas n’a pas ressenti ce «laxisme» qui a trop souvent hanté le Reposieux jusqu’ici. «Il y avait vraiment une belle énergie dans l’équipe et dans la salle», souligne le dernier arrivé des Sangliers. «J’ai toujours connu Monthey ainsi, débordant d’envie à domicile. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de nous imposer.»

UNE TENDANCE À JOUER AVEC LE FEU

Cependant, l’international suisse sent bien que le spectre de l’inconstance plane toujours au-dessus des têtes chablaisiennes. «Disons que l’on voit une équipe très talentueuse sur le papier et qui a peut-être eu tendance à se penser plus forte que ses adversaires durant la saison régulière. Mais la défaite du premier acte nous a démontré que si nous n’étions pas là au niveau de l’envie, Massagno nous mangerait.»

Si les Montheysans sont rapidement parvenus à corriger le tir dans les actes II et III, ce nouvel équilibre demeure tout de même fragile. «Il y a encore trop d’inconstance sur quarante minutes», confesse Marin Bavcevic. «Nous avons tendance à jouer avec le feu.» Une tendance qui s’accompagne de crises d’individualisme et de frustration. «Lorsque nous prenons l’avantage au score, nous subissons encore trop de passages à vide. Des passages durant lesquels nous peinons à demeurer une équipe soudée.»

« Le momentum est de notre côté, mais nous devons aller chercher ces demis. », PATRICK PEMBELE, ENTRAÎNEUR DU BBC MONTHEY

LA PASSE DE TROIS DANS LE VISEUR

D’ailleurs, sans doute à cause de son inconstance, Monthey n’est encore jamais parvenu à enchaîner trois victoires en championnat cette saison. Une statistique qu’il devra également faire mentir mardi soir, s’il compte éviter un long et périlleux déplacement au Tessin jeudi pour un acte V décisif.

«Battre Massagno trois fois de suite serait presque un miracle pour ce groupe», rigole Patrick Pembele. «Plus sérieusement, le momentum est de notre côté désormais, mais il ne faut pas croire que nous avons les demis en poche. Nous devrons aller les chercher.»

UN REPOSIEUX À RECONQUÉRIR 

«La vérité, c’est que nous avons déçu notre public jusqu’ici.» Patrick Pembele a conscience que ses joueurs n’ont pas toujours su répondre aux attentes des fidèles du Reposieux cette saison. «Mais nous avons vraiment la volonté de nous racheter en play-off.» Marin Bavcevic se souvient d’ailleurs d’une époque pas si lointaine où les Sangliers se transcendaient dans leur salle. «Lorsque nous sommes allés chercher le titre en 2016-2017, le soutien du public avait été incroyable.» Tout comme la cohésion du staff et des joueurs d’ailleurs. «J’en ai parlé il n’y a pas si longtemps avec Jordan Heat et Brandon Young, ils parlent toujours de cette saison comme de la préférée de leur carrière.»