Jonathan Dubas: «J’ai une préférence pour Monthey, c’est mon côté traditionnel»

Par Adrien Délèze, Le Nouvelliste 

L’international suisse est de retour au BBC Monthey-Chablais, seize mois après l’avoir quitté. Interview d’un joueur qui peut changer le visage des Sangliers.

Le 27 décembre 2017, Jonathan Dubas quittait le BBC Monthey sans même avoir l’occasion de dire au revoir aux Montheysans et au Reposieux. En s’envolant pour la Suède, l’intérieur emportait dans ses bagages un statut de capitaine et de joueur emblématique, mais également un titre de champion de Suisse et une Coupe de la ligue.

Un peu plus de seize mois après, le Veveysan est de retour dans un Chablais où personne ne l’a oublié. Entre-temps, il aura poussé les portes de la première division suédoise avec le statut de mercenaire, signé un contrat avec Union Neuchâtel – avant de s’envoler de nouveau pour la Suède et les Norrköping Dolphins – où il a disputé les demi-finales des play-off.

C’est finalement avec le maillot des jaune et vert que l’intérieur de 28 ans et 2 m 06 terminera sa saison. Interview d’un joueur impatient de défendre de nouveau les couleurs des Sangliers.

Jonathan Dubas, personne ne s’attendait à vous revoir aussi tôt sous les couleurs du BBC Monthey-Chablais. Comment se fait-il que vous soyez de retour?

Ma saison en Suède s’est terminée plus tôt que prévu avec notre élimination surprise en demi-finale des play-off. Après cela, j’avais le choix de revenir en Suisse ou alors de finir ma saison dans un autre club étranger. J’ai vécu une saison compliquée, avec notamment une blessure au péroné qui m’a tenu éloigné des terrains. A mon retour, mon rôle dans l’équipe avait changé.

Pourquoi donc avoir choisi Monthey alors même que vous aviez signé un contrat avec Union Neuchâtel en début de saison (ndlr: contrat qu’il n’a jamais pu honorer puisqu’il s’est envolé pour la Suède)? 

J’ai toujours eu une petite préférence pour le BBC Monthey, c’est sans doute mon côté traditionnel qui parle. (Il rigole.) C’est le club qui m’a lancé en ligue nationale, celui qui m’a offert mes premiers titres, celui dans lequel je me suis toujours senti bien et entouré, dans les bons comme dans les mauvais moments. Par chance, les dirigeants d’Union Neuchâtel ont bien compris cela et nous avons pu trouver un arrangement à l’amiable pour que je puisse m’engager ici.

Ici justement, vous retrouvez notamment Marin Bavcevic, Mikael Maruotto et Rodrigue Maza, des joueurs avec qui vous avez vécu une saison faste en 2016-2017…

C’est forcément un peu spécial, ce sont trois joueurs avec qui j’ai été champion de Suisse. Nous avons traversé tellement d’émotions dans cette course au titre, ce sont des moments que l’on n’oublie pas.

La saison dernière, vous avez eu l’occasion de quitter le Chablais en cours de saison. A ce moment-là, le club vivait de grands tourments. N’avez-vous pas eu peur de vous engager de nouveau avec le BBC?

Non, car je sens plus de sérénité au sein du club désormais. Même s’il est compliqué pour moi de juger alors que je ne suis là que depuis un jour. On sent que les choses bougent et qu’elles bougent dans le bon sens.

Malgré tout, Monthey ne fait pas partie des candidats au titre. Votre arrivée peut-elle doper les ambitions de votre équipe?

Je ne viens pas pour chambouler l’effectif mais pour aider l’équipe. Si je peux aider à débloquer certaines situations et permettre à Monthey d’avoir une carte à jouer en cette fin de saison, je le ferai avec plaisir.

« En Suède, j’ai appris à gérer ma frustration et à avoir un rôle dans une équipe sans forcément toucher le ballon.  » JONATHAN DUBAS, NOUVEAU JOUEUR DU BBC MONTHEY-CHABLAIS

Que pensez-vous être capable d’amener à ce groupe?

Je dois encore trouver ma place dans cette équipe et cela se fera au fil des entraînements. Mais je sais que je suis capable d’aider les autres à marquer et que je peux amener du rythme et de l’agressivité en défense. J’espère pouvoir amener également un peu de constance quand l’équipe en aura besoin.

Quel Jonathan Dubas verra-t-on lors de ces play-off? Que ramenez-vous de Suède dans vos bagages?

De l’expérience, même si c’est une réponse un peu facile. J’ai aussi appris à gérer ma frustration et à avoir un rôle dans une équipe, sans forcément toucher le ballon. Je ne suis pas encore sage, mais sans doute plus calme.

Des qualités qui vous seront sans doute très utiles pour tenter de museler Massagno et notamment Jules Aw…

J’ai entendu que Aw était vraiment dominant avant sa blessure et je sais aussi que Miljanic fait une excellente saison. Pour moi, Massagno est une équipe à part dans ce championnat, capable de grandes choses mais également capable de passer à côté de ses matchs.

Que faudra-t-il à Monthey pour sortir vainqueur de cette série?

Jouer là-bas n’est jamais très simple. Le premier match de cette série sera très important, nous devons avoir la volonté d’appliquer une pression constante sur eux. Marquer le premier point chez notre adversaire nous donnerait un net avantage psychologique.

Votre contrat court jusqu’au terme des play-off, que se passera-t-il ensuite?

On ne sait jamais ce qui peut arriver ensuite. Peut-être que je resterai en Suisse, à Monthey ou ailleurs. Ou que je retenterai ma chance à l’étranger. Peut-être même que je me rendrai compte que mes genoux me font trop souffrir et que je devrais me résigner à arrêter le basket. Ce n’est pas une option pour le moment, mais toutes les portes restent ouvertes.