Fribourg éteint le Reposieux et envoie le BBC Monthey-Chablais en vacances

Face à Olympic qui avait tout sauf envie de laisser le Reposieux plonger dans l’euphorie, les Sangliers tirent à la fois leur révérence et un trait sur la saison 2022-2023.

Il n’y aura pas eu de nouveau miracle au Reposieux samedi. Face à un Fribourg Olympic infranchissable défensivement et adroit comme jamais à trois points, les Sangliers n’ont eu d’autre choix que de s’incliner (65 à 108). 

Comme la saison dernière, ils quittent la compétition au stade des quarts de finale, dominés sur trois actes par leurs adversaires fribourgeois. 

Après une saison décevante, passée sur des montagnes russes, les jaune et vert vont devoir se plonger dans un chantier d’importance, celui de remplacer leur entraîneur Patrick Pembele et de dessiner le BBC Monthey-Chablais de la saison prochaine.

L’homme: le Reposieux a nourri un Kovac qui avait déjà suffisamment faim

Roberto Kovac hantera sans doute les nuits des Montheysans pendant quelque temps encore. Déjà «match-winner» pour Olympic lors des deux premiers actes de ce quart de finale, le sniper tessinois a, de nouveau, mis ses adversaires au supplice samedi soir. 

Après une petite escalade de provocations qui a chauffé le Reposieux à blanc d’entrée de match, Kovac a été allègrement conspué par les fans jaune et vert. Malheureusement, cette «haine» n’a fait que nourrir l’ego et la confiance d’un joueur qui n’en manquait vraiment pas depuis le début de ces play-off. 

Si, à la fin du premier quart, les Chablaisiens étaient parvenus à rivaliser aux rebonds avec Olympic (9 à 10 dont un seul rebond offensif fribourgeois) et limiter leurs pertes de balle (2), ils ne trouvaient pas de réponse à proposer à l’équation Kovac qui du haut de ses sept minutes de jeu avait déjà obtenu douze points et distillé deux assists.

52
pour cent
Aidés autant par leur talent que par les errements défensifs de leurs adversaires, les Fribourgeois ont inscrit pas moins de 18 paniers à trois points. Une statistique hallucinante.

Le couac: de retour dans la bataille, Monthey s’écrase

Rendons tout d’abord à Olympic ce qui lui appartient. Les hommes d’Aleksic ont rendu une copie défensive impressionnante sur cet acte III. Et ce n’est pas Langford – mangé par Cotture et Ballard – ou Chandler – soumis à un traitement défensif de premier plan – qui diront le contraire. 

A deux reprises durant le deuxième quart, les Sangliers ont secoué le fauteuil dans lequel les Fribourgeois s’étaient confortablement installés. En revenant à trois points de leurs adversaires (29-32 à la 13e), puis à deux unités (39-41 17e), les jaune et vert ont bien failli plonger le Reposieux dans l’euphorie. 

Mais, grâce à deux temps-morts, Petar Aleksic a éteint l’incendie avant même qu’il ne s’empare des tribunes. Sur ces deux situations, à peine soixante secondes plus tard, ses troupes avaient repris leurs aises au tableau d’affichage. 

En laissant filer ces occasions, les jaune et vert avaient signé, sans le savoir, pour la fin de leur saison. Car en deuxième mi-temps, les Sangliers ont fini par se désunir sous les assauts à trois points d’Olympic.

Les adieux: pour Patrick Pembele, c’était aussi le dernier acte

Patrick Pembele a terminé son aventure montheysanne comme il l’avait commencée: par une défaite contre Fribourg Olympic. Propulsé sur le banc chablaisien à la suite du licenciement de Manu Schmitt en mars 2019, le coach veveysan a ensuite vécu quatre saisons complètes à la tête des Sangliers. 

Samedi soir, celui qui n’a pas été renouvelé par les dirigeants du club a mis un terme à un bail de six ans au Reposieux. Et évidemment, l’émotion a fini par le rattraper. 

«Cette deuxième mi-temps a été tellement longue, j’ai eu l’impression de vivre sept matchs en même temps», soufflait celui qui, pour la dernière fois, était l’entraîneur du BBC Monthey-Chablais. 

«Je crois que je ne réalise pas vraiment vu l’ampleur de la claque. Mais j’avais conscience durant cette semaine que ce serait peut-être ma dernière. Ça va être dur de rendre les clés de la salle. J’ai passé 20% de ma vie ici.»

 
Article : Adrien Délèze, Le Nouvelliste / Photo : Clément Gilliéron