Absents en première mi-temps, les Sangliers subissent un revers incontestable (93-70) sur le parquet des Jurassiens.
Monthey a repris son basket là où il l’avait laissé contre Lugano quatre jours plus tôt: aux oubliettes. Certes, diminués par une rotation toujours aussi courte – malgré les débuts de Jeremy Landenbergue -, les Sangliers n’ont jamais réellement eu l’impact défensif escompté dans cette rencontre.
En laissant Boucourt et Steinmann prendre leur envol en début de match, les jaune et vert ont commis une erreur qu’ils ont été incapables de réparer. Ils s’inclinent logiquement sur un score de 93-70 et continuent à courir après leur forme et leurs certitudes du début de saison.
L’avant-match: deux blessés à l’échauffement
On pourrait le voir comme une petite partie de «poker menteur», que se sont livrés en avant-match les deux équipes. Annoncés «blessé», Jaizec Lottie, dans le camp montheysan, et Florian Steinmann, dans celui des Jurassiens, étaient cependant à l’échauffement.
Assez rapidement, les observateurs se sont rendu compte que le meneur américain des Sangliers trottinait simplement pour se dégourdir, alors que le sniper genevois se mettait en mouvement à une tout autre intensité.
Une intensité que les jaune et vert ont eu l’occasion de déguster dès l’entame du match, puisque Steinmann atteignait la fin du premier quart avec 12 points au compteur. Finalement, avec ses 35 minutes passées sur le parquet et ses 25 points inscrits l’arrière n’avait plus grand-chose d’un blessé.
Côté chablaisien, la petite foulée de Lottie semblait présumer d’un retour au jeu prochain. «Il a le droit de recommencer à shooter, mais il ne sera pas avec nous avant la pause des équipes nationales», confie son coach, Patrick Pembele.
Le paradoxe: Igbanu quasi muet, ses coéquipiers se régalent
À la mi-temps, Martins Igbanu, top-scorer de SB League, devait se contenter de deux minuscules points au tableau d’affichage. Un fait rarissime, lorsque l’on sait que le Nigérian carburait à 30 points de moyenne par match depuis le début de la saison.
Si Kevin Langford a parfaitement su maîtriser l’intérieur jurassien, ses coéquipiers n’ont pas été à la hauteur du vétéran américain, puisque, après 20 minutes, les pensionnaires du Chaudron avaient déjà enfilé 36 points sous le panier d’un visiteur médusé.
Le contraste: l’état d’esprit a fait beaucoup
En état de grâce, Florian Steinmann se tourne vers la tribune principale, les deux bras tendus, la mâchoire grande ouverte et tous ses muscles contractés. Au tableau d’affichage, la différence est déjà large, mais l’arrière genevois ne s’en soucie pas, il célèbre son panier avec la faute, comme une victoire en playoff.
Le BC Boncourt a su se nourrir de ces moments-là. Débordants d’énergie, les hommes d’Etienne Faye ont mangé les Sangliers dans tous les secteurs du jeu, en témoigne, notamment la statistique des rebonds (23 à 13 après 20 minutes.
«C’était le brouillard total», déplore Patrick Pembele. «On était en retard sur tout, battu sur le premier dribble. Ils l’ont très vite remarqué et se sont montrés très agressifs.»
Vous l’aurez compris, à l’inverse de son adversaire, Monthey n’y était tout simplement pas en termes d’intensité et de combativité; perdant un nombre impressionnant de duels et allant même jusqu’à perdre toute lucidité à plusieurs reprises. Et le banc bas-valaisan n’échappe pas à cette critique.
La réaction: le désespoir leur va plutôt bien
Le BBC Monthey-Chablais est toujours demeuré à distance respectable de son adversaire mercredi soir. Mais il a eu, au moins, le mérite de réagir au retour des vestiaires. En captant des rebonds et en réalisant quelques stops défensifs, les jaune et vert ont pu recommencer à courir et a mené au bout leurs systèmes offensifs.
Une bien maigre consolation que Chandler et consorts ne sont pas parvenus à faire durer suffisamment pour espérer faire douter des Jurassiens solidement installés en tête.
Article : Adrien Délèze, Le Nouvelliste / Photo : Clément Gilliéron
