Le BBC Monthey-Chablais a oublié ce qui faisait sa force

 

Jamais vraiment décrochés, mais jamais suffisamment impliqués défensivement, les Sangliers s’inclinent 82-78 sur le parquet des Lions de Genève.

 

De quoi engendrer une certaine frustration et l’envie de reprendre les bases durant les deux semaines de pause qui s’annoncent.

Le faux départ: 7 secondes et puis c’est tout

Le déménagement de la rencontre du Pommier au Bout-du-Monde a entraîné quelques complications techniques. A peine l’entre-deux initial disputé et le jeu installé dans le camp genevois que déjà les arbitres portaient le sifflet à la bouche pour interrompre la partie.

La faute à un chrono récalcitrant, qui se refusait à démarrer le décompte des 24 secondes. Résultat, les coachs ont rappelé leur équipe au banc pour un petit rappel tactique, avant que les deux camps ne bénéficient de quelques minutes pour se remettre en jambes.

L’attente a fini par se prolonger durant une heure, avec un retour aux vestiaires, puis un retour à l’échauffement, avant que la rencontre ne recommence enfin, un peu après 18 h 30.

L’homme: Bryan Colon, ce briseur de rêve

D’un œil extérieur, en survolant simplement les statistiques, on pourrait aisément se questionner sur le match de Bryan Colon. Avec ses 24 points, mais son taux de réussite global de 26 %, le meneur des Genevois semble avoir alterné le bon et le moins bon.

Mais le chef de clan des Lions a fait extrêmement mal au moral des visiteurs samedi soir. D’abord en maintenant les siens dans la rencontre lors du premier quart (8 points), puis en sortant du bois, chaque fois que les Bas-Valaisans faisaient mine de s’emparer du momentum de cette partie.

«Il a été le patron, c’est certain. C’est un joueur que Jayjay et Jaizec (ndlr: Chandler et Lottie) devraient bien regarder; capable d’être agressif offensivement, mais aussi d’impliquer ses coéquipiers», souligne Patrick Pemeble, depuis le banc adverse.

Le constat: Jayjay Chandler, symbole d’un état d’esprit

C’est vrai, Jayjay Chandler est un joueur capable de faire se lever toute une salle. Et il n’y en a pas beaucoup en SB League. Déroutant en un contre un et possédant une palette technique impressionnante, le rookie américain peine cependant à en faire usage au service du collectif.

Ce qui lui donne, parfois, des faux airs de Dikembe Dixson qui irritait ses coéquipiers, autant que les adeptes de la passe à cinq, la saison dernière.

Samedi soir, l’arrière aux 32 points personnels a une nouvelle fois prouvé qu’il n’avait pas – ou en tout cas pas encore – la capacité de faire jouer son équipe, en prenant la mène.

«On a manqué de gestion, comme face à Lugano. Ce match était pourtant serré et on avait les moyens d’aller le chercher», analyse Patrick Pembele. «Mais on a préféré faire un match d’attaque, plutôt que de se concentrer sur notre défense.»

Face à la défense de zone, proposée durant 30 minutes par les Lions, Chandler «a eu de la peine à servir Langford à l’intérieur» et à impliquer ses autres coéquipiers en périphérie.

Symbole de cet état d’esprit, le meneur de substitution a fait le choix de l’individualisme à 41 secondes de la fin (80-78), en tentant le tir à trois points en tête de raquette, alors que ses coéquipiers gravitaient autour de lui, en attendant patiemment une balle qui n’est jamais venue.

La pause: Monthey doit reprendre les bases

Avec quatre joueurs à l’infirmerie, le coaching staff montheysan voit plutôt d’un bon œil la pause de deux semaines qui se profile à l’horizon. Ce d’autant plus que les Sangliers viennent d’enchaîner cinq matchs en quinze jours.

Mais ce break sera également l’occasion pour les Sangliers de reprendre certaines bases. «On va se concentrer sur la récupération dans un premier temps, mais ensuite on montera rapidement en intensité. Il faudra analyser ce que l’on a fait de faux dans la gestion, mais aussi ramener du progrès défensif dans notre jeu», insiste Patrick Pembele.

A la reprise, pour la réception de Massagno, le coach devrait à nouveau pouvoir compter sur les services de Jaizec Lottie. Pour ce qui est d’Iliya Vranic, «tout dépendra de son évolution après sa commotion», alors Matthew Eberle devra patienter encore un peu et Thomas Fritschi beaucoup.

 

Article : Adrien Délèze, Le Nouvelliste / Photo : Clément Gilliéron