Auteurs d’un match admirable, et d’une première mi-temps de tous les superlatifs, les Sangliers s’inclinent (82-85) dans les derniers instants et laissent leur place en finale à Olympic.
La déception est à la mesure de l’exploit qui attendait le BBC Monthey-Chablais s’il était parvenu à bouter Fribourg Olympic hors de la Coupe de Suisse. Leur première finale depuis 2017, les Sangliers l’ont tenue entre leurs mains pendant la majeure partie de cette rencontre.
À vrai dire, de la cinquième à la 38e minute de jeu, le Reposieux et ses guerriers avaient des raisons légitimes d’espérer être de la partie le 1er avril prochain.
Malheureusement pour le peuple jaune et vert – qui a offert à cette demi-finale l’atmosphère qu’elle méritait – les visiteurs ont balayé le rêve montheysan dans les 120 dernières secondes de la partie en allant chercher une victoire 82 à 85.
L’homme: Chandler met au supplice la meilleure défense du pays
Un Nathan Jurkovitz presque sur les fesses, un Davonta Jordan qui tente de retrouver le Nord, voilà l’effet Jayjay Chandler. Cette action – du deuxième quart – qui s’est terminée par un lay-up illustre l’impact qu’a eu le top-scorer montheysan sur cette partie.
Mais elle est très loin de résumer la performance offensive du rookie américain qui a mis au supplice la meilleure défense du pays, durant de très longues minutes. Lorsque la lucidité était encore sa conseillère, Chandler est même parvenu à faire jouer ses partenaires.
Des partenaires qui ont «accepté» de se sacrifier pour lui permettre de briller et de trouver des espaces. Malheureusement, dans le money-time de cette partie, les Fribourgeois ont parfaitement ciblé l’arrière montheysan pour ne plus lui laisser ne serait-ce qu’un centimètre carré de parquet.
Et Davonta Jordan a fini par lui voler la vedette pour permettre à Olympic de s’envoler vers la finale.
Le constat: Monthey a su sortir les pectoraux
Parlons à nouveau avec une image, celle de Brandon Kuba balançant Nathan Jurkovitz sur le parquet du Reposieux après une lutte pour un rebond. Si le Martignerain possède la carrure pour réussir ce genre de «KO», ses coéquipiers, même les moins épais, ont fait le nécessaire pour limiter l’impact des visiteurs au rebond.
Les Sangliers étaient d’ailleurs en tête dans ce domaine après dix minutes (7 à 3) et à la fin de la première mi-temps (19-12). Sans doute légèrement piqués dans leur orgueil – mais également remis en place par Petar Aleksic -, les Fribourgeois ont quelque peu rééquilibré la statistique du rebond durant les vingt dernières minutes (37 à 32 au décompte final).
«On a été trop laxistes et trop faibles au retour des vestiaires», regrette Brunell Tutonda. «Fribourg est monté d’un niveau en termes d’intensité et on n’a pas su faire de même. On n’a pas encore les clés qui nous permettent de tenir tout un match face à une équipe aussi complète.»
Le paradoxe: si près, mais encore un peu trop loin
«C’est Fribourg devant nous ce soir, c’était Massagno face à nous le week-end dernier et dans les deux cas, il y a eu match. Personne n’aurait parié là-dessus il y a un mois et demi de cela.»
La phrase est sortie de la bouche d’un Patrick Pembele déçu, mais également «très fier» de son équipe. Parce que ses hommes sont parvenus à faire sortir Petar Aleksic de ses gonds à plusieurs reprises en première mi-temps, parce qu’ils ont contraint Boris Mbala à recarder fermement ses coéquipiers, parce qu’ils ont forcé Davonta Jordan à sortir son meilleur basket en fin de match.
Mais malgré tout cela, les jaune et vert sont tout de même repartis du Reposieux avec une défaite et surtout sans finale. «On n’est pas loin des cadors du championnat, on doit le réaliser et surtout travailler énormément à l’entraînement pour combler cet écart d’ici les playoff.»
Article : Adrien Délèze, Le Nouvelliste / Photo . Clément Gilliéron