Sourires dans un camp et larmes qui perlent dans l’autre, les Sangliers s’inclinent 79-72 à Nyon et compromettent encore un peu plus leurs espoirs de play-off.
Le BBC Monthey-Chablais disputait une finale mercredi soir. Pas de celles qui vous couvrent de gloire, mais plutôt de celles qui, en cas de faux pas, vous plonge dans le désespoir.
Un match avec un enjeu terrible donc, puisque, en se déplaçant sur le parquet du BBC Nyon, les Sangliers jouaient tout simplement pour valider leur place en play-off.
En s’inclinant au Rocher 79 à 72, les Chablaisiens ont rejoué une partition répétée bien trop de fois cette saison et qu’ils connaissent désormais sur le bout des phalanges. Des phalanges qui ont, à nouveau, tremblé dans les minutes décisives de cette rencontre.
Cette réalité fait du BBC Monthey-Chablais une équipe en grand danger à l’approche de la trentième et dernière journée de SB League.
Pour la première fois depuis vingt-trois saisons, les Bas-Valaisans pourraient ne pas appartenir au top 8 de l’élite du basket suisse. Et ainsi, laisser les play-off filer sous leur regard médusé.
L’atmosphère: derrière les sourires, la peur
Dans cette rencontre cruciale pour leur fin de saison, les deux équipes ont cherché à montrer le visage le plus relâché possible. A l’image des Montheysans, souriants et bruyants comme jamais au moment de l’échauffement.
Mais dans les deux camps, à peine l’entre-deux initial disputé, la pression a relégué les sourires sur le banc. Toute la première mi-temps n’a été qu’un enchaînement d’erreurs techniques et de mauvais choix de jeu.
La peur de mal faire a clairement pris le pas sur les intentions de jeu et le spectacle.
L’homme: Humphrey au courage
Dans ce contexte pesant et alors que Jaizec Lottie était assailli par Jaunin et ses coéquipiers à la mène, les visiteurs ont peiné à trouver des solutions offensives.
Si Jayjay Chandler en a été une par intermittence, c’est surtout Markel Humphrey qui a endossé son rôle de capitaine avec un cœur immense. Rebonds, assists, points, Markel fait ce dont l’équipe a besoin», nous avait soufflé un jour son compère Kevin Langford. Et mercredi, Monthey avait besoin de points.
Le vétéran américain a donc terminé le premier quart avec dix unités au compteur, avant de réaliser une entame de deuxième mi-temps tout aussi convaincante avec sept points à la clé.
Si le capitaine montheysan sait être où son équipe a besoin de lui, il ne peut malheureusement pas toujours être partout. Et ses efforts lui ont coûté de l’impact en fin de rencontre.
Le couac: un match à l’image d’une saison
On gardera en image cette passe facile de Lottie pour Eberle qui roule jusqu’en touche à la 32e (57-58), soit le moment où les hommes de Pembele ont perdu le pied, la tête et tout le reste dans cette partie.
À partir de ce moment-là, le BBC Nyon n’a cessé de prendre l’ascendant sur son adversaire. Invisible jusque-là, le top-scorer Colin Dougherty a enquillé 15 points. Alors que, dans le camp d’en face, la tension a fini par faire craquer les Bas-Valaisans.
«Il n’y a pas grand-chose à dire. On n’a pas réussi à gérer cette fin de match. On a trop de peine à garder notre sang-froid», analyse Brandon Kuba.
Des mains qui glissent au rebond, des shoots que l’on se refuse à prendre et d’autres que l’on prend sans conviction aucune.
Monthey a rejoué un scénario tant de fois vécu cette saison. Il avait d’ailleurs déjà commencé à le faire bien plus tôt dans cette rencontre; incapable de «tuer cette rencontre» alors qu’il en a clairement eu les possibilités, en flirtant à plusieurs reprises avec la barre des dix points d’avance.
L’absence: Tutonda, un genou sous haute surveillance
Il manquait deux des fidèles soldats de Patrick Pembele pour cette bataille importante au Rocher. Alors que l’on avait malheureusement fini par s’habituer à l’absence de Thomas Fritschi – blessé depuis les prémices de cette saison – un autre Sanglier a observé la rencontre depuis le banc: Brunell Tutonda.
Victime d’une hyperextension du genou le Chablaisien a passé une IRM pour évaluer la gravité de sa blessure. Opéré de ce même genou durant l’été 2021, le poste 3-4 ne devrait pas être en état de jouer samedi pour la réception de Vevey. Et pourrait voir sa saison se terminer ainsi.
Article : Adrien Délèze, Le Nouvelliste / Photo : Clément Gilliéron
